Soleris_Roman/Roman/1. Préface/3.Souvenirs retour à la maison.md

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De retour chez elle, elle exposa joyeusement son achat à son mari. Celui-ci, ravi, la prit dans ses bras, l'enlaçant tendrement, et l'observa avec sérénité. Cependant, il fut surpris de voir les yeux humides de larmes de sa bien-aimée, comprenant immédiatement la source de sa tristesse. Ils avaient tenté à maintes reprises d'avoir un enfant, sans succès. Le médecin avait évoqué un problème de fertilité chez [[Ubrelle]], concluant que la conception d'un enfant serait impossible pour eux. Ils avaient renoncé à l'espoir après des années de tentatives infructueuses. [[Ubrelle]] se détacha doucement de [[Jamath]], essuyant ses larmes. Son mari s'apprêtait à la réconforter verbalement, mais elle posa délicatement un doigt sur ses lèvres pour le faire taire. 
«Chut. Ne dis rien. Le plus important, c'est que toi et moi, nous nous aimons et sommes heureux»  Après ces mots, elle se retourna et se plongea dans la cuisine pour préparer le dîner. [[Jamath]] savait que les paroles d'[[Ubrelle]] ne reflétaient pas sa véritable douleur et qu'elle souffrait davantage du manque d'un enfant de lui.
Le dîner se déroula sans accroc, et la tristesse qui l'avait envahie s'était dissipée depuis qu'[[Ubrelle]] avait décidé de préparer un dîner aux chandelles. Après quelques baisers échangés avec sa belle, [[Jamath]] se leva brusquement, tendant l'oreille pour percevoir un faible son étouffé. 
«Entends-tu ?» demanda-t-il. [[Ubrelle]], à son tour, prêta l'oreille et remarqua également le son.   
— En effet, maintenant que tu le dis, j'entends comme un pleur…» 
Elle se leva précipitamment et se dirigea vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit. À ses pieds, elle découvrit un grand panier en osier. Le bruit provenait de l'intérieur, devenant de plus en plus distinct. Elle retira délicatement le tissu de soie verte qui recouvrait le panier, dévoilant une petite tête d'enfant toute rose. Émerveillée par cette vue, elle se mit à verser des larmes. C'est à cet instant que [[Jamath]] comprit que quelque chose d'inhabituel s'était produit. Il s'approcha d'[[Ubrelle]] et réalisa pourquoi sa femme pleurait. Ces deux âmes qui avaient longtemps désiré un enfant, et qui s'étaient heurtées à d'innombrables échecs, se tenaient maintenant devant leur porte avec un bébé abandonné sans pitié. Une rage monta en lui. Comment pouvait-on laisser un être aussi fragile et impuissant exposé au danger ? Après avoir examiné les environs de leur maison, il en conclut que cet enfant avait bel et bien été abandonné ici, devant leur porte. Toutefois, une question demeurait : pourquoi avait-on choisi leur maison pour y déposer le bébé ?