Mise à jour du 26 octobre 2025 à 09:30

This commit is contained in:
Toine 2025-10-26 09:30:26 +01:00
parent 335066b1ef
commit 8206cc771d
35 changed files with 3184 additions and 68 deletions

19
Roman/1. Préface.md Normal file
View file

@ -0,0 +1,19 @@
# 1. Préface
Dans le calme obscur de la nuit, une unique chaumière du village de [[Précalm]] éclairée par la lueur douce d'un feu vacillant continuait à projeter ses ombres dansantes sur les murs usés par le temps. Bien que l'heure soit avancée, il n'y avait nul festin ou réjouissance en cours. Alors, quelles célébrations pouvaient bien animer ce lieu ? Si l'on scrutait attentivement la scène, on pouvait discerner un petit couffin revêtu de soie verte, douillet abri pour un nourrisson. Les parents, au cœur de la pièce, rayonnaient de bonheur, leurs chants et leurs danses remplissant l'air. 
Au centre de cette scène de joie, se trouvait [[Soleris|Soleris Daural]], un bébé qui, dans son couffin, emmitouflé dans son châle vert de soie, irradiait d'un bonheur contagieux. Les parents jubilaient, en une ronde euphorique, tout autour du nouveau-né, tandis que les applaudissements accompagnaient leur allégresse. La nuit s'étendait devant eux, mais aucune inquiétude ne perturba cette soirée particulière. Après tout, c'était une occasion unique. Mais remontons quelques heures en arrière, comment expliquer que des parents sans enfant fêtent l'arrivée de ce nourrisson ?
En cette belle après-midi d'été, le village de [[Univers étendue/Lieux/Précalm]] était en pleine effervescence. La rue principale était animée, car c'était jour de marché, un événement exceptionnel qui se produisait tous les trente jours lorsque la pleine lune brillait de tout son éclat. Des marchands ambulants venus des quatre coins du continent avaient investi la place, présentant leurs marchandises pour séduire les habitants de [[Univers étendue/Lieux/Précalm]] et vider les bourses de ceux-ci. 
[[Ubrelle]] Daural était enchantée, elle pouvait enfin consacrer ses économies d'une année entière. Il y en avait pour tous les goûts, et elle était émerveillée par la diversité des produits exposés. Des vêtements venus des terres les plus lointaines côtoyaient des épices d'[[Asfar]]. Là, des sculptures elfiques ornaient les étals, et ici, de l'argenterie naine d'une qualité exceptionnelle étincelait sous le soleil. Des stands de tout les horizons faisait office de décorations à cette artère principal du village, qui, d'ordinaire était plus tôt calme. 
Après avoir scruté chaque merveille, ses yeux ronds se posèrent sur des robes cousues à la main par les elfes d'[[Alfur]]. Ces vêtement était d'une beauté exceptionnelle ! Après une maigre hésitation, elle dégaina sa bourse, et l'allégea de plusieurs pièces.De retour chez elle, elle exposa joyeusement son achat à son mari. Celui-ci, ravi, la prit dans ses bras, l'enlaçant tendrement, et l'observa avec sérénité. Cependant, il fut surpris de voir les yeux humides de larmes de sa bien-aimée, comprenant immédiatement la source de sa tristesse. Ils avaient tenté à maintes reprises d'avoir un enfant, sans succès. Le médecin avait évoqué un problème de fertilité chez [[Ubrelle]], concluant que la conception d'un enfant serait impossible pour eux. Ils avaient renoncé à l'espoir après des années de tentatives infructueuses. [[Ubrelle]] se détacha doucement de [[Jamath]], essuyant ses larmes. Son mari s'apprêtait à la réconforter verbalement, mais elle posa délicatement un doigt sur ses lèvres pour le faire taire. 
«Chut. Ne dis rien. Le plus important, c'est que toi et moi, nous nous aimons et sommes heureux»  Après ces mots, elle se retourna et se plongea dans la cuisine pour préparer le dîner. [[Jamath]] savait que les paroles d'[[Ubrelle]] ne reflétaient pas sa véritable douleur et qu'elle souffrait davantage du manque d'un enfant de lui.
Le dîner se déroula sans accroc, et la tristesse qui l'avait envahie s'était dissipée depuis qu'[[Ubrelle]] avait décidé de préparer un dîner aux chandelles. Après quelques baisers échangés avec sa belle, [[Jamath]] se leva brusquement, tendant l'oreille pour percevoir un faible son étouffé. 
«Entends-tu ?» demanda-t-il. [[Ubrelle]], à son tour, prêta l'oreille et remarqua également le son.   
— En effet, maintenant que tu le dis, j'entends comme un pleur…» 
Elle se leva précipitamment et se dirigea vers la porte d'entrée qu'elle ouvrit. À ses pieds, elle découvrit un grand panier en osier. Le bruit provenait de l'intérieur, devenant de plus en plus distinct. Elle retira délicatement le tissu de soie verte qui recouvrait le panier, dévoilant une petite tête d'enfant toute rose. Émerveillée par cette vue, elle se mit à verser des larmes. C'est à cet instant que [[Jamath]] comprit que quelque chose d'inhabituel s'était produit. Il s'approcha d'[[Ubrelle]] et réalisa pourquoi sa femme pleurait. Ces deux âmes qui avaient longtemps désiré un enfant, et qui s'étaient heurtées à d'innombrables échecs, se tenaient maintenant devant leur porte avec un bébé abandonné sans pitié. Une rage monta en lui. Comment pouvait-on laisser un être aussi fragile et impuissant exposé au danger ? Après avoir examiné les environs de leur maison, il en conclut que cet enfant avait bel et bien été abandonné ici, devant leur porte. Toutefois, une question demeurait : pourquoi avait-on choisi leur maison pour y déposer le bébé ?